Après deux ans de conflit, l’UNESCO a publié ce mardi un bilan qui s'établit à 341 sites endommagés, soit une centaine de plus en un an. Plus précisément, il s’agit de 126 édifices religieux, 31 musées, 150 immeubles historiques et/ou artistiques, 19 monuments et 14 bibliothèques, 1 archive. Si les chiffres diffèrent d’une source à l’autre, le chiffre avancé par l’agence onusienne se limite uniquement aux lieux vérifiés tant par la technique désormais éprouvée de comparaison d’images satellitaires, que par des diagnostics in situ quand cela est possible. Inscrits sur la liste du patrimoine mondial, la cathédrale Sainte-Sophie de Lviv ainsi que le quartier médiéval de la ville ont été particulièrement touchés lors des attaques de juillet 2023, tandis que la majorité des dégâts se concentrent sur les régions du Donbass, de Kharkiv ou encore d’Odessa, dont la cathédrale touchée le 23 juillet au plus fort moment de la crise sur l’exportation des céréales a bénéficié de l’aide italienne pour les travaux de sauvegarde. « C’est la première fois que l’UNESCO intervient au cours d’une guerre active. Cette situation nouvelle pour nous nous apprend beaucoup », explique Krista Pikkat, directrice de l'UNESCO pour la culture et les situations d'urgence. Avec un suivi sur une plateforme internet, une méthodologie de monitoring des dommages a été mise en place et est enseignée à 160 professionnels ukrainiens, quand 20 autres ont été formés cette année au diagnostic des dommages de guerre sur le patrimoine. Cette étape est un présupposé indispensable pour envisager, préparer et chiffrer les réparations. Là aussi, le chiffre gonfle de jour en jour. En un an, les dommages au patrimoine ont bondi d’un milliard de dollars, pour atteindre 3,6 milliards de dollars. Tandis que l’organisation chiffre à 9 milliards de dollars (contre 6,9 l’an passé) les besoins sur les dix prochaines années pour remettre l’ensemble du secteur culturel en selle. En 2024 ce seront 197 millions de dollars qui devraient être déboursés, principalement pour financer la numérisation et l’inventaire de collections publiques menacées par le trafic, mais aussi suppléer aux travaux de sauvegarde. La question de la reconstruction n’est pas encore à l’ordre du jour. Sa décision est politique entre une présidence ukrainienne, qui souhaite entamer la reconstruction avant la fin de la guerre, et d’autres acteurs plus prudents.
Le chiffre du jour