Ils avancent à la queue leu-leu, à pas comptés sur les allées d’une serre. Un homme s’arrête quelques instants pour humer le parfum d’une fleur, une de ses voisines pour admirer une plante et s’interroger sur son origine géographique et ses caractéristiques. Ces humains, nos semblables, qu’on imagine vivre après 2050 n’ont plus accès qu’à une nature sous cloche, domptée, artificialisée. La Serre (2022), grande huile sur toile (150 x 200 cm) de Thomas Lévy-Lasne, témoigne de l’engagement écologique du peintre. Ses œuvres questionnent notre rapport au monde et rendent compte de l’impact de l’espèce humaine sur notre environnement. L’artiste, né à Paris en 1980, est l’un des trente jeunes peintres (dont dix-huit femmes), qui ont fait leurs études en France, à l’affiche au Musée des Beaux-arts de Dole, jusqu’au 3 mars, après l’avoir été aux Sables d’Olonne et à Saint Rémy-de-Provence. Après de longues années de dédain et de mépris des institutions hexagonales, la peinture figurative est à nouveau respectée et célébrée. Et les jeunes adeptes du pinceau, de la brosse ou du couteau s’en donnent à cœur joie. La plupart expérimentent de nouvelles techniques. Certains comme Miranda Webster et Jean Claracq font de la peinture sur bois. D’autres, comme Corinne Chotycki, pratiquent l’art de la détrempe. Tandis que Guillaume Bresson peint à fresque et que Clémentine Margheriti utilise l’ardoise. Beaucoup puisent sur l’internet les sujets de leurs futurs tableaux. « La peinture est désormais convenable (…) Jadis marginalisée, la voici en tête de gondole », écrit, persifleur, Denis Laget dans un texte du catalogue.
« Voir en peinture. La jeune figuration en France », musée des Beaux-Arts de Dole, jusqu’au 3 mars 2024.
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