Les trois auteurs en lice pour le Grand Prix du FIBD – qui sera dévoilé mercredi 24 janvier –, ne sont pas des habitués du marché de l'art, même si ce sont des pointures de la bande dessinée avec des carrières qui s'imposent : Daniel Clowes, Posy Simmonds et Catherine Meurisse. On trouve des planches de cette dernière – première dessinatrice de bande dessinée élue à l'Académie en 2020 – à la galerie Barbier entre 1000 et 6 000 euros. Ceux qui provoquent des batailles d'enchères sont bien identifiés et ont marqué l'histoire du festival depuis sa création en 1974 : Hergé, Bilal, Franquin, Druillet, Mœbius, Morris, Uderzo, Jacobs... Les enjeux financiers sont devenus tels que les noms de certains figurent aussi dans les chroniques judiciaires : rappelons l'enquête en cours sur le vol de 248 planches de Blake et Mortimer d'Edgar J. Jacobs par le président de la Fondation Jacobs à partir de 2010, écoulées, entre autres, sur le marché parisien, ou l'action de Sylvie Uderzo pour mettre en garde tout amateur intéressé par la gouache de son père pour la couverture d'Astérix et Cléopâtre (1963) qui figurait dans la vente du 10 décembre dernier chez Millon à Bruxelles (il pourrait être accusé de recel). Selon elle, l'origine de la planche, ne portant ni dédicace ni signature, ne peut qu'être frauduleuse. Si le commissaire-priseur l'a maintenue dans la vacation, ce lot, estimé à 400 000 - 500 000 euros, a été ravalé.
Un marché multiplié par 3
En dehors de ces rares cas, le marché de la BD se développe, se structure et s'ouvre à un plus grand public grâce à la multiplication des galeries spécialisées, des expositions et de festivals –…