Le Quotidien de l'Art

Acteurs de l'art Politique culturelle

L'édito de Mathias Ary Jan 

L'édito de Mathias Ary Jan 
Mathias Ary Jan.
© DR.

Voici le cinquième numéro de notre journal syndical qui témoigne des actions menées dans l’intérêt de notre profession et reflète notre actualité. Il synthétise le travail rigoureux effectué depuis l’élection du nouveau conseil d’administration il y a un an déjà. Je remercie particulièrement Antonia Eberwein, Christophe Hioco, Guillaume Léage, Jean-Gabriel Peyre, ou encore Stéphane Turisk pour leur implication de chaque instant, sans oublier Anthony Meyer dont l’engagement fait que ce media existe.

Ces derniers mois, nous nous sommes particulièrement investis pour peser dans des dossiers extrêmement préoccupants pour notre profession. Nous avons assisté à plusieurs réunions très constructives avec les pouvoirs publics qui sont à notre écoute, notamment aux Ministères des Finances, de la Culture ou encore à l’Assemblée Nationale. Grâce à notre action, la directive européenne applicable en janvier 2025 sur le taux de TVA à l’importation devrait permettre, selon toute vraisemblance, de conserver le taux de 5,5 % au lieu de passer à 20 %.

En revanche, d’autres décisions sont actées par les pouvoirs publics et demandent une adaptation rapide de notre profession avec des actions contraignantes pour les petites structures que nous sommes. Je pense notamment aux règles imposées sur les provenances des objets et la lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme (LCB-FT). Plus que jamais, le SNA se mobilise en vous accompagnant par des conseils de haute qualité et organise des réunions de formation qui vous sont destinées. 

Ce travail est essentiel pour notre avenir, le syndicat joue pleinement son rôle en accompagnant ses adhérents sur ces sujets sensibles.

Je tiens également à vous informer de ma volonté durant ce mandat d'engager notre syndicat dans des combats qui m'apparaissent depuis toujours comme essentiels et qui aboutissent à des distorsions de concurrence entre les acteurs du marché de l’art. Les Maisons de vente – qui ont comme ministère de tutelle celui de la Justice – ont aujourd'hui tous les rôles : ventes publiques, ventes privées, avances sur ventes et même aujourd'hui galeristes pour certains. Je n'évoque même pas les ventes Online qui ont proliférés durant la triste période COVID lorsqu'on nous imposait de fermer nos commerces « non essentiels », et qui ont permis de promouvoir ces dernières de façon indécente au détriment de nos galeries. Comment pouvons-nous nous résigner à ce que les objets que nous vendons aient une obligation de garantie de 20 ans quand les maisons de ventes en France sont soumises à une durée maximum de 5 ans ? La question de la durée de garantie est au cœur de nos préoccupations. Comment pouvons-nous accepter qu'on nous impose des règles de plus en plus contraignantes sur nos ventes, en galerie ou sur des salons, alors que les ventes publiques ne sont pas obligatoirement contrôlées avec la même rigueur ? Je compte sur le Ministère de la Culture, notre ministère, qui nous a toujours soutenu avec bienveillance, le Conseil d'État et les pouvoirs publics pour recevoir favorablement nos demandes légitimes qui seront déposées ces prochains mois auprès de leurs administrations. Pour terminer sur une note beaucoup plus réjouissante, je tiens à vous redire toute ma satisfaction d'avoir trouvé avec Louis de Bayser la voie du nouveau Salon FAB, fusion de La Biennale et de Fine Art Paris, dans l’unique intérêt des antiquaires, des galeries et du marché de l’art en France. Nous nous devions d’avoir un événement international, un salon généraliste fort et de haute qualité, témoignant d’un leadership de la France dans le domaine des Arts et de la Culture. Le dîner de Gala de FAB est organisé par notre syndicat et je ne doute pas que le succès soit au rendez-vous dans l’écrin du Grand Palais éphémère. L’augmentation significative des exposants avec un doublement en deux éditions en est déjà une belle promesse. Nous sommes également fiers de promouvoir des cycles culturels ouverts à tous et le prestigieux Prix du livre d’art SNA qui sera remis cette année dans le Salon d’Honneur du Ministère de la Culture. Le rôle d'un syndicat n'a jamais été pour moi d'organiser un Salon aux détriments d’une grande majorité de ses adhérents, mais bien de défendre l’ensemble de la profession et de l’accompagner le mieux possible dans son développement. Au nom de tous les membres du Conseil d’administration du Syndicat National des Antiquaires, je vous souhaite une bonne lecture de notre journal.

Article issu de l'édition Hors-série du 19 novembre 2023