Malgré les affres de l’actualité, l’ambiance semblait positive à l’ouverture, ce mercredi 18 octobre, à 10h, de la deuxième édition de Paris+ par Art Basel. Ne serait-ce que par l’affluence : les élus étaient d’ailleurs surpris d’être aussi nombreux à figurer dans la catégorie privilégiée des « First Choice »… En off, certains galeristes s’interrogeaient sur le statut professionnel (collectionneurs, marchands ou courtiers) de cette foule, dont l’enthousiasme ne pouvait cependant être mis en doute. Les badauds font aussi le succès d’une foire !
People et VIP !
On notait une forte présence d’Américains et d’Asiatiques (surtout des Japonais et Sud-Coréens devant les Chinois, enfin de retour après l’interruption du Covid), et le lot attendu de VIP, people et décideurs. Ont ainsi été aperçus au fil des allées Xavier Niel, Delphine Arnault, Natalie Portman, Clotilde Courau, Géraldine Nakache, Guillaume Durand ou Aurélie Filippetti… Et bien sûr une belle brochette de responsables d’institutions : Laurent Le Bon et Xavier Rey, du Centre Pompidou, Chris Dercon, de la Fondation Cartier, Guillaume Houzé, de Lafayette Anticipations, Nicolas Gitton, de la Fondation Maeght, Jean de Loisy, Colette Barbier, Nathalie Guiot, Henri Loyrette, ancien président-directeur du Louvre, Carmignac Sr et Jr, Carine Tissot (de Drawing Now) et, parmi les étrangers, Bettina Steinbrügge du Mudam ou Marc-Olivier Wahler du musée d’Art et d’Histoire de Genève. Signe de l’importance de la foire pour les acquisitions, la Collection Pinault était là en force, Emma Lavigne, Caroline Bourgeois et Jean-Marie Gallais examinant les stands en véritable commando organisé. Et des artistes aussi, car il s’agit bien de les célébrer : Elsa Sahal, Joël Andrianomearisoa, Pascale Marthine Thayou ou Massinissa Selmani, tout récent finaliste du prix Marcel Duchamp.
Zwirner met la barre à 20 millions
Une inquiétude sourdait chez certains, qui déploraient la faiblesse des ventes en amont de la foire, bon indicateur de la santé du marché. Les transactions allaient-elles résister aux coups de boutoir de l’actualité ? Les rafales de sales reports, envoyés plus tôt que d’habitude, dès 15h, semblaient balayer le doute. Si le Rothko à 40 millions de Pace, le Picasso à 25 millions de Nahmad et le Miró à 18 millions d’Acquavella attendaient encore, on relevait de belles performances. Chez Ropac, un Rauschenberg à 2 millions de dollars, un Baselitz à 1,2 million d’euros et un Hantaï à 1,1 million – tous deux à des collections françaises, ce qui est un signal intéressant. Mennour annonçait 3,5 millions d’euros de ventes cumulées dont 95 000 livres pour un Ryan Gander, récemment arrivé avec le mercato d’automne. Hauser & Wirth reste sur le haut du podium avec quelque 13 millions d’emplettes dont un Condo à 2,3 millions de dollars et un Mark Bradford (actuellement exposé à Monaco) à 1,8 million. Zwirner annonçait encore mieux : 20 millions ! Un Kerry James Marshall pour la bagatelle de 6 millions, un Marlene Dumas à 3 millions et un Alice Neel du même montant comptaient pour une bonne moitié du résultat. Chez Kordansky, un Mike Kelley partait à 2,4 millions de dollars – de quoi renforcer le désir du galeriste de la Côte Ouest de s’implanter à Paris. À côté de Gladstone ou de Pace, son nom est régulièrement mentionné parmi les dealers en recherche active d’un espace…