Un Elliott Erwitt peut en cacher un autre. C’est tout l’enjeu de cette exposition réunissant 220 tirages au musée Maillol, la première d’envergure en France depuis 2010. On y retrouve ses icônes noir et blanc, comme le Che à la Havane en 1964 ou Nixon pointant son index sur la poitrine de Khrouchtchev en 1959 à Moscou, ainsi que ses portraits de chiens et ses photographies de rue. La visite, organisée thématiquement dans le dédale du musée – « Enfants », « Plages », « Villes », « Chiens », « Femmes », etc. – est jalonnée d’autoportraits géants en papier peint. Dans ces images où il se met en scène, le photographe américain fait preuve d’autant d’humour que dans son travail, et n’a pas peur du ridicule. La nouveauté, ce sont ses clichés en couleur réunis en fin de parcours dans un chapitre intitulé « Kolor », en référence à Kodak. Dans ce corpus d’images de commandes pour la presse ou pour la mode, on retrouve le même esprit malicieux et railleur, notamment une séance de bronzage sur les plages de Saint-Tropez en 1959 où les personnages sont alignés comme des sardines. Une exposition feel good.
« Elliott Erwitt. Dans l’objectif », musée Maillol, jusqu'au 24 septembre.