Cette forêt n'existe pas, et pourtant Stéphane Erouane Dumas l'a croquée lors de ses voyages en Finlande, en Laponie ou en Islande. Dans son atelier, il l'a réduite à son essence, à l'unité qu'est le bouleau pour le reproduire à l'infini. Il devient ainsi un motif, une abstraction, un prétexte pour aller à la rencontre de la peinture. On est hypnotisé par ces compositions monumentales répétitives, sérielles et en boucle comme la musique de Philip Glass. La toile se fait partition avec ses notes franches, claires et cristallines, ses soupirs, ses silences, ses doubles-croches. On entendrait presque les vibrations sonores. « Mes peintures sont des paysages dans lesquels l’espace et le temps s’étirent. Les troncs d’arbre se multiplient, formant des forêts et des sous-bois suspendus dans des espaces indéfinis. Les distances se dissipent parmi une succession de plans équivoques. Les frontières entre la terre et le ciel, l’eau et les arbres, la figuration et l’abstraction disparaissent. » Cette exposition réunit trente-cinq œuvres peintes depuis 2015, dans un écrin monacal aux murs épais invitant à poursuivre la visite dans un domaine célébrant la nature en harmonie. Lorsque le fond et la forme sont au diapason.
« Stéphane Erouane Dumas. Variations végétales », jusqu’au 3 septembre.
Abbaye Saint-André, Fort Saint-André, 30400 Villeneuve-lès-Avignon.
abbayesaintandre.fr