Dans ses films, Simon Ripoll-Hurier étudie la matière sonore et sa perception, et à travers elle la complexité du monde, où le rationnel se mêle à l'irrationnel.
Des hommes transmettent des signaux à l'aide de radios pour établir des liaisons. Un groupe tente de discuter avec des fantômes. Un couple installé dans la nature émet des sons en direction d'oiseaux (Diana, 2017). D'autres décrivent des scènes, des objets, des gens et en notent les détails (The Signal Line, 2022). Les protagonistes des films de Simon Ripoll-Hurier tentent d'entrer en relation avec des entités distantes, cachées ou d'un autre monde, par l'intermédiaire de sons inaudibles : ondes radio ricochant sur la lune, chants d'oiseaux dissimulés dans la cacophonie de la nature, murmures de fantômes dans le sous-sol d'une ancienne base militaire. En France, aux États-Unis ou en Guyane, l'artiste part à la rencontre de ces amateurs passionnés, radioamateurs, chasseurs de fantômes et ornithologues. Il partage leur quotidien, les observe, découvre leurs pratiques et leurs techniques. De cette matière visuelle et sonore il tire des films qui réussissent à donner une forme plastique à ce qui ne se voit pas et ne s'entend pas.
À l'école des Beaux-arts de Rouen puis de Paris, « une école du regard et de la pensée », il a appris à voir et comprendre l'art contemporain qu'il découvre. Rat de bibliothèque, il s'est délecté des écrits des théoriciens de l'image. Gilles Deleuze et sa fameuse étude de L'image-mouvement, qui décortique le montage et la perception. Jacques Rancière aussi, tout autant que le critique de cinéma Michel Chion. Il met en pratique. Ses films se composent d'une succession de plans fixes. Ces tableaux…