Le prix de la jeune fille au ballon de Banksy (Love is in the bin) a été multiplié par 18 en seulement trois ans, passant de 1,2 à 21,8 millions d'euros entre 2018 et 2021, à chaque fois sous le marteau de Sotheby's à Londres. Et pourtant, Beaux Arts Magazine annonce la mort du street art en couverture de son numéro d'avril. Le titre a bien évidemment fait réagir de nombreux acteurs qui ont participé à la construction et à la structuration de ce marché. « C'est une erreur d'appréciation, répond Arnaud Oliveux, commissaire-priseur chez Artcurial, il faut avoir un regard plus critique et pertinent sur les œuvres, et défendre les artistes qui sortent des sentiers battus, pas ceux qui font du décoratif. » Même son de cloche du côté de Mathilde Jourdain, de la galerie Mathgoth : « Il y a des années que je dis qu'on finira par avoir une overdose de tous ceux qui s'improvisent artistes et qui n'ont jamais vu un bout de trottoir de leur vie, qui font des Marilyn et des Mickey avec un logo Banania, des Blanche-Neige dont la pomme est transformée en grenade. J'ai l'impression que cette partie-là du marché est en train de s'assainir. Les collectionneurs ont compris qu'il n'y a rien de sincère derrière - pas d'histoire, pas de message. Ils recherchent aujourd'hui des artistes qui ont une renommée, une légitimité dans la rue, plusieurs galeries dans le monde... Ils ont besoin de repères et d'authenticité, ils sont plus exigeants et retournent aux fondamentaux. » C'est ce qui justifie que trois des artistes phares de la galerie soient très demandés : Gérard Zlotykamien (entre 2 000…
Le marché de l'art urbain est-il vraiment mort ?
L'ouverture de l'Urban Art Fair est l'occasion de tâter le pouls du marché du street art, soixante ans après les premières interventions dans la rue de Zlotykamien et alors que certains enterrent le mouvement.