Les écoles d'art et d'architecture votent le blocage

La mobilisation s'intensifie, les chiffres parlent d'eux-mêmes : à ce jour, sur une cinquantaine d'écoles d'art et de design en France, 32 sont mobilisées – la plupart occupées ou bloquées –, et c'est la totalité des 20 écoles d'architecture nationales qui ont voté le blocage. Le 22 mars, 300 personnes (en majorité étudiants, mais aussi professeurs et personnels administratifs) participaient aux Beaux-Arts-Malaquais à une assemblée générale des écoles parisiennes de la culture (art, architecture, théâtre, École du Louvre). Le lendemain à Marseille, 150 étudiants et personnels des écoles de la région PACA déployaient des bannières lors d'un die-in devant le Mucem et à l'intérieur du musée. « Des écoles comme Duperré ou Estienne n'ont jamais été bloquées auparavant. Le 49.3 a provoqué une mutation du mouvement », raconte Samuel, étudiant en design et membre du Massicot, syndicat d'étudiants en école de création allié à diverses organisations comme le Snéad, la Buse ou le SNAP. Tandis que leurs revendications portent en particulier sur le manque de moyens des écoles, étudiants et professeurs se mobilisent également contre la réforme des retraites, lançant des caisses de grève et des soirées de soutien. Florian Gaîté, enseignant à l'école d'Aix-en-Provence et représentant du Snéad, évoque « une recartographie militante des écoles d'art, avec des discussions et un partage des outils avec les travailleurs d'autres secteurs ». Ainsi ce 22 mars, les cortèges des écoles rejoignaient ceux des travailleurs de l'art au sein des manifestations de la journée de grève interprofessionnelle. Des discussions sur un rapprochement avec les étudiants des universités sont en cours, même si le fonctionnement des écoles d'art, de design et d'architecture est très différent : une délégation doit se rendre prochainement à Grenoble pour une assemblée générale des facs. En début de semaine prochaine, une réunion rassemblant étudiants, professeurs et travailleurs grévistes (cheminots, éboueurs...) devrait avoir lieu dans une école d'art parisienne, tandis que les représentants des écoles d'art territoriales sont attendus ce lundi 27 mars pour un second rendez-vous au ministère de la Culture.