Malgré le Covid, l’inflation, le tournis des foires, rien ne semble arrêter la volonté de devenir galeriste – encore moins pour celles et ceux qui héritent d'une fortune et d'un réseau familial. À Paris, il semble même que la pandémie, laissant de nombreux lieux vacants, ait été pour certains une période propice à la recherche d’un local. Ce dont témoigne la belle émulation qui fleurit depuis 2020 du côté du Marais, mais aussi à Saint-Germain-des-Prés, qui semble reprendre des galons auprès d’une nouvelle génération. C’est le cas de Charlotte Ketabi-Lebard, 30 ans, qui, après avoir été directrice chez Nathalie Obadia, s'est lancée en 2020. D’abord sous forme nomade avec Ketabi Projects, arpentant différents lieux au gré des expositions, avant de poser ses valises en 2021 dans un espace de 100 m2, passage Dauphine. Non loin, rue Guénégaud, deux autres jeunes pousses ont inauguré un espace il y a quelques mois : Camille Pouyfaucon, qui défend l’émergence française tout juste sortie des Beaux-Arts, et Maxime Flatry, qui montre avec raffinement le mobilier Art déco et vient de participer à sa première TEFAF à Maastricht. Favorablement située entre kamel mennour, Kreo et Vallois, Charlotte Ketabi-Lebard ne chôme pas, programmant une exposition par mois, le but étant aussi de séduire les foires. La première à lui avoir fait confiance est Art Paris, avant même qu'elle dispose d'un espace physique.
« On a créé le secteur Promesses pour aider les jeunes galeries, abonde Guillaume Piens, directeur de la foire. On a fait monter toute une génération, à l’instar de Lara Sedbon. » Cette initiative, que l'on retrouve dans la plupart des événements de ce type, est indispensable aux grandes foires qui veulent garder une image d'« avant-garde ». Huit autres galeries (un chiffre au demeurant assez faible sur un total de 134), nées depuis moins de six ans, bénéficient cette année du secteur Promesses, où la foire…