La maison Dior a noué une relation particulière avec les artistes : on se souvient des interventions récentes de Judy Chicago ou d'Eva Jospin au musée Rodin. Cette année, dans une structure édifiée au jardin des Tuileries, c'est Joana Vasconcelos qui a été invitée par Maria Grazia Chiuri pour la présentation de la collection automne-hiver 2023-2024. Six mois de travail ont été nécessaires pour concevoir et réaliser Valkyrie Miss Dior : de gigantesques fleurs de tissu, piquetées de leds, qui ont clignoté à la voix d'Edith Piaf, comme un hommage à Catherine Dior, la sœur de Christian, amoureuse des fleurs (dont elle fit commerce) mais aussi résistante. « J'ai depuis toujours un rapport à la mode et au design, explique l'artiste, qui a collaboré avec des stylistes portugais dans le cadre de Moda Lisboa ou avec d'autres grandes maisons internationales. C'est très particulier dans le cadre d'un défilé car les mannequins tournent autour des œuvres, il y a un rapport étroit avec le corps. Tout a été fait et brodé à la main et il nous a fallu une semaine pour installer les pièces. » Pour une restitution d'un petite demi-heure : quelque 1 500 spectateurs ont pu voir le ballet des 96 modèles au cœur de cette étrange mangrove bleutée... Habituée des créations hors normes depuis sa participation à la Biennale de Venise (2005), son intervention à Versailles (2012) et son exposition au Guggenheim Bilbao (2018), Joana Vasconcelos (née en 1971) a réalisé là sa plus grosse installation en volume. Son actualité ne montre pas de signe de fléchissement au printemps : on attend enfin l'ouverture (reportée d'un an) de son Arbre de vie à la Sainte-Chapelle du château de Vincennes (le 28 avril) puis son surdimensionné Wedding Cake le 8 juin à Waddesdon Manor, propriété historique des Rothschild dans le Buckinghamshire.
L'image du jour