Ce cœur géant, rouge, fuchsia et violet, suspendu par ses tentacules au plafond d’une chapelle privée, est l’une des quelque quarante œuvres que Joana Vasconcelos a été invitée à présenter au Palacio de Liria à Madrid, résidence du 19e duc d’Alba, ouverte au public depuis 2019. Cette carte blanche, intitulée « Flamboyant », amorce un nouveau cycle d’expositions d’art contemporain qui vient désormais s’intercaler dans un programme d’accrochages historiques inauguré il y a quatre ans. En toile de fond retentissent plusieurs versions de la chanson Hallelujah de Leonard Cohen. Flaming Heart ne serait-il pas une déclaration d’amour à l’Espagne et aux Espagnoles, notamment María del Corral et Rosa Martínez qui ont propulsé la carrière de Vasconcelos en la présentant à la Biennale de Venise en 2005 ? En tout cas, il ne s’agit pas de la seule installation que l’artiste portugaise a assortie d’une bande-son. Dans la bibliothèque du rez-de-chaussée, une pièce appelée Carmen dialogue avec une lettre de 1845 où Prosper Mérimée annonce le naissance de sa nouvelle éponyme, nouvelle adaptée en 1875 par Georges Bizet en un opéra dont un extrait passe en boucle. La chapelle au lustre cordiforme fait partie des rares salles du palais auxquelles les visiteurs n’ont habituellement pas accès. De même, Tea Pot, une thière XXL en fer forgé, se dresse dans le jardin où personne, hormis les propriétaires, n’a d’ordinaire le droit de se promener. Ce privilège sera accordé à tous, moyennant un ticket d’entrée, jusqu’au 31 juillet.
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