Les descendants de Chana Orloff, viennent d'obtenir, au bout d’une quinzaine d’années de procédures, la restitution d'une sculpture représentant le fils de l’artiste, L'enfant Didi, qui lui avait été spoliée dans le pillage de son atelier en 1943. Éric Justman, petit-fils de l’artiste, nous a annoncé avoir récupéré, le 27 janvier, cette statue en bois de 90 cm, désormais visible dans l'atelier de la Villa Seurat, là même où elle fut emportée par les Allemands en 1943. Sculptée en 1921, elle représente le fils que l'artiste eut avec le poète polonais Ary Justman, décédé de la grippe espagnole deux ans plus tôt. En novembre, la sculpture rejoindra le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, où elle restera en dépôt après avoir fait l’objet d’une exposition. Comme le dit la conservatrice du musée Pascale Samuel, elle est en effet « emblématique de l’histoire de ces artistes qui ont tout perdu de leur atelier, mais aussi des difficultés auxquelles se heurtent les familles pour retrouver leur bien ». En 2008, la petite-fille de Chana Orloff apprit que la sculpture se trouvait aux États-Unis après avoir été approchée par un marchand new-yorkais, qui assurait l’avoir acquise un an plus tôt sans mention de provenance. Elle réapparut peu après quand un expert préparant sa mise aux enchères la contacta pour s’assurer de l’authenticité. La famille fit alors inscrire l’oeuvre sur le registre des biens volés du FBI et la vente dut être stoppée. Au New York Post, la maison Christie’s indiqua avoir conservé la statue depuis lors, le vendeur restant sourd aux demandes et tentatives de rapprochement de la famille. En juillet 2021, Me Corinne Hershkovitch introduisit une action en restitution devant le tribunal de Paris. Finalement, le marchand new-yorkais étant décédé, ses héritiers acceptèrent de rendre l'effigie de leur père aux descendants de cette figure du modernisme, disparue en 1968.
L'image du jour