Tout vient à point à qui sait attendre ! Après plus de deux siècles d'expectative, la Vierge en majesté de Meillers devrait prochainement retrouver son enfant Jésus. Classé monument historique en 1950, volé en 2007 puis retrouvé en 2012 par l’OCBC, ce chef-d'œuvre du XIIe siècle fait la renommée de l’église Saint-Julien, et la richesse du patrimoine auvergnat. Pour autant, le Christ qui siège actuellement sur ses genoux, n’est pas d’origine. Il a certainement été volé au moment de la Révolution et a par la suite été remplacé par une statue moderne. Rien ne laissait donc présager qu'il puisse être retrouvé… jusqu’à ce qu'ait lieu un inventaire clermontois ordinaire. Parmi les meubles, un objet se distingue des autres : il s’agit d’une statue de l’Enfant Jésus en noyer, dont l’iconographie étonnante et singulière polarise l’attention du commissaire-priseur Me Bernard Vassy. N’ayant aucun élément de provenance, il décide de la confier au cabinet d’expertise Sculpture et Collection, spécialisé en sculpture occidentale du Moyen Age. L’analyse stylistique permet de dégager des caractéristiques communes avec la Vierge romane : que ce soit la posture hiératique, la fixité du regard, l’étroitesse de la silhouette, ou même le traitement de la chevelure et des drapés. De là naît l’idée d’une paternité commune entre ces deux sculptures. Cette hypothèse sera corroborée par une analyse au carbone 14, et confirmée ensuite lors de la réunion des deux œuvres. En effet, les genoux et les bras de la madone épousent parfaitement le corps du nouveau-né, il s’intègre naturellement dans l’espace qui lui est réservé. Fort de ce constat, la commune de Meillers est actuellement en train de réunir les fonds nécessaires afin d’acquérir cette sculpture et lui permettre de retourner dans l’église Saint-Julien. Ce dénouement providentiel fait l’objet d’un reportage ce mercredi soir sur Des racines et des ailes, l’occasion d’en apprendre davantage sur cette histoire rocambolesque.