On a du mal à reconnaître les traits de l'illustre Ramsès II (c. 1304-1213 av. J.C.) sur ce cercueil, tels qu'ils figurent sur les colosses d'Abou Simbel ou sur la statue en granodiorite du musée de Turin : visage rond, nez busqué, léger sourire. En effet, le visage reproduit ici est plus proche d'un Toutânkhamon (c. 1345-1327 av. J.C.), ou d'un autre souverain de la XVIIIe dynastie. L'histoire de la momie de Ramsès II nous explique pourquoi cette confusion : suite au pillage de sa tombe dans la vallée des Rois, la momie a été déplacée à deux reprises dans l'Antiquité pour la protéger et, le cercueil du pharaon ayant été endommagé, son corps a été installé dans ce cercueil. Le public français avait pu l'admirer lors d'une exposition qui lui était consacrée au Grand Palais en 1976, alors que la momie royale avait été confiée au même moment au musée de l'Homme pour être restaurée. Les autorités égyptiennes accordent le prêt exceptionnel de ce cercueil pour l'étape française de l'exposition itinérante « Ramsès et l'or des pharaons », qui se tiendra à la Grande Halle de la Villette (après San Francisco et avant Sydney), « en reconnaissance du sauvetage de la momie de Ramsès II par les scientifiques français qui l'avait traitée contre des champignons au moment de l'exposition en 1976 », comme le détaille l'égyptologue Dominique Farout, le commissaire pour la Villette. Celle sur Toutânkhamon, organisée toujours par World Heritage Exhibitions avait accueilli, en 2019, 1,4 million de visiteurs. Ramsès fera-t-il mieux ?
« Ramsès et l'or des pharaons », du 7 avril au 6 septembre, Grande Halle de la Villette, Paris
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