En 2022, l'Inrap a comptabilisé 227 000 jours d'interventions archéologiques, soit une progression de près de 3% par rapport à 2021 et de 10 % sur 5 ans. Comme nous l'explique Daniel Guérin, directeur général délégué, le nombre global d'opérations est resté stable, avec « environ 2500 opérations de diagnostics et de fouilles sur le territoire métropolitain et ultramarin, mais toutes les opérations ne se valent pas. Le nombre de jours d'interventions a augmenté car les opérations sont plus complexes et plus denses, impliquant plus d'archéologues. » Cette dynamique s'explique par la forte activité d’aménagement du territoire depuis 2021 grâce au soutien de l’État, qui ont permis de belles découvertes comme le jubé à la croisée du transept de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la mise au jour de deux temples gallo-romains à La-Chapelle-des-Fougeretz (Ille-et-Vilaine), des vestiges du château médiéval de Villers-Cotterêts, d’un quartier gallo-romain à Sens (Yonne), d’un navire du VIIe siècle à Villenave-d’Ornon (Gironde)... Or, pour 2023 se dessine un enjeu de taille car, comme le détaille Daniel Guérin, « il y a un certain nombre de grandes opérations qui pèsent – je pense au Canal Seine-Nord Europe, à des opérations autoroutières, à la liaison LGV entre Toulouse et Bordeaux – et qui impliquent des moyens dédiés pour l'archéologie préventive. » Or, l'Inrap ne bénéficie plus du plan de relance (qui s'est traduit par un crédit de 15 millions en 2021 et de 5 millions en 2022), doit faire face à l'inflation et à l'augmentation du coût des matériaux, mais aussi préparer les départs à la retraite d'archéologues. Les chiffres impressionnent : entre 2024 et 2030, on estime qu'environ 800 agents partiront, soit la moitié des effectifs.
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