À la tombée de la nuit, en plein Cotonou, des dignitaires du culte Egungun procèdent à des rituels dans la galerie Borna Soglo. La cérémonie de purification, organisée fin novembre, est entourée par le secret. Pourquoi a-t-il fallu purifier ce petit espace ouvert fin 2021 par Adenile Borna Soglo dans la capitale du Bénin ? À cause d’un sacrilège : la toge d’un Egungun a été montrée au milieu des tableaux de Cyprien Tokoudagba et des photos de Léonce Raphael Agbodjelou lors de l’exposition « Goudouto ». Les Egungun, divinités yoruba très présentes au Bénin, incarnent les ancêtres qui reviennent parmi les vivants. Chaque Egungun a son costume, en tissus colorés richement garnis, paré d’amulettes. L’esprit du défunt, le revenant, se manifeste lors de sorties rythmées par la musique et la danse. Faire d’un de ces costumes une installation, immobile, est une profanation pour les initiés. « On s’amuse avec notre croyance, le vodo…