Laurent Grasso a investi le Collège des Bernardins à l’invitation de Grégory Quenet, titulaire de la chaire de recherche, « Laudato si’. Pour une nouvelle exploration de la Terre ». L’historien de l’environnement a déjà assuré le commissariat de plusieurs expositions de l’artiste dont la démarche se nourrit d’un dialogue engagé de longue date avec les sciences et les sciences humaines. Pour ce nouveau projet, il s’est intéressé au rapport de l’être humain avec les autres formes du vivant. Laurent Grasso s’est rendu au mont Sainte-Odile, en Alsace, où il a réalisé un film conçu comme la « matrice de l’exposition ». Le « mur païen », étonnant assemblage de blocs de grès, vraisemblablement construit à la fin du VIIe siècle, en constitue le fil conducteur. Cet ouvrage minéral colonisé par le végétal devient le décor de rencontres entre un animal, en l’espèce un renard, et un humain, joué par le comédien Micha Lescot, tandis qu’apparaissent d’autres figures et d’autres objets, aussi étonnants qu’inquiétants. Le film est projeté sur le grand mur de l’ancienne sacristie, située dans le prolongement de la grande salle de style gothique où sont accrochées peintures et sculptures. Laurent Grasso a donné le même titre, Anima, à l’exposition et au film. Et pour cause, le souffle qui s’en dégage anime les lieux et soulève le spectateur.
« Anima » de Laurent Grasso, jusqu’au 18 février 2023, collège des Bernardins, 20 rue de Poissy, 75005 Paris
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