S’il fallait garder pour l'avenir un instantané de la vitalité poétique et politique de l'art en France en 2022, il faudrait se souvenir du 66e Salon de Montrouge. La nouvelle direction artistique, confiée à Guillaume Désanges (qui a pris entretemps la présidence du Palais de Tokyo) et Coline Davenne, prend la suite d’Ami Barak et Marie Gautier, à la barre depuis 2016. Réduite à 37 artistes et trois collectifs – contre près d’une centaine dans les éditions précédentes –, réunis au Beffroi de Montrouge jusqu’au 1er novembre, cette édition propose une sélection passionnante (sur 2 000 candidatures !), dans une montée en gamme incontestable – qui ne doit cependant pas faire oublier les heureuses découvertes des années précédentes. Encore sous les radars du marché de l’art, la plupart ont déjà une pratique bien établie, chacune et chacun frottant sa subjectivité à la réalité du monde et à ses bouleversements pour produire des formes neuves, dans des médiums variés.
Faire collectif
En introduction, l’œuvre de Juliette Green donne le ton : Qu’est-ce qui définit une génération ? Sorte de mind map comme on en voit beaucoup actuellement dans les expositions, elle fait valoir comme critères pour faire groupe l’empathie, l’esprit et les préoccupations communes. Évacuant la validité de…