« Oh, mama, is this really the end ? » interroge un Bob Dylan tout de noir vêtu, guitare en main et regard défiant, dans Stateless, immense huile sur toile de cinquante mètres de long signée Sylvie Selig, qui tapisse l’une des cloisons du Hall 1 des usines Fagor. Comme une épopée tragico-poétique, l'œuvre de l’artiste française de 81 ans relate l’histoire d’un lièvre venant en aide à une jeune réfugiée en fuite face à ceux qui veulent la renvoyer dans son pays en guerre. Quand les obstacles semblent infinis et les difficultés insurmontables, comment faire face ? Par quels moyens l’humain peut-il transcender la souffrance et entrer en résistance ? Quelles sont ses possibilités de résilience pour les êtres et les lieux ? C'est à ces questions que tente de répondre cette Biennale de Lyon, qui trouve en ces temps de (presque) post-pandémie un écho des plus actuels. Assumée par ses deux commissaires, le duo germano-libanais Till Fellrath et Sam Bardaouil, comme une exploration foisonnante et transhistorique des formes de persévérances, les préoccupations politiques, sociales et environnementales s’entrechoquent : la notion de fragilité signe le point de départ du renversement de tous les stigmates. Les créations de 88 artistes invités sont réparties sur 12 lieux de la ville (musée Lugdunum, musée Gadagne, IAC Villeurbanne ou encore musée Guimet, fermé depuis 2007 et spécialement rouvert pour l'occasion). On retrouve par exemple d'un lieu à l'autre les Moss People, petits êtres vert fluorescents du Finlandais Kim Simonsson, dont les silhouettes inspirées des légendes scandinaves et des personnages de jeux vidéos surgissent de l'ombre tels des mini-guerriers des épreuves imposées par les changements environnementaux.
Fagor, usine à souvenirs et combats
Alors qu'il a été reproché à l'édition précédente de ne pas…