Comment l’écosystème des galeries à Bruxelles a-t-il évolué dans le courant des vingt dernières années ?
La scène locale a connu un véritable tournant il y a une quinzaine d’années avec l'arrivée d’enseignes internationales telles que l'Américaine Gladstone ou les Françaises Almine Rech, Nathalie Obadia (2008) et Templon (2013). Les galeries ont depuis été nombreuses à s’installer ici, souvent motivées par la situation privilégiée de Bruxelles, située à la croisée de Paris et Londres, mais aussi par ses avantages fiscaux et la réputation de ses collectionneurs. Cela a été le cas de Mendes Wood (2017), Jacqueline Martins (2020), Nino Mier (2021) et plus récemment Marra/Nosco (2022). Le Gallery Weekend a apporté son modeste grain de sable à cet essor en fédérant très tôt des galeries de renom, comme Greta Meert ou Xavier Hufkens, qui ont aussi contribué à faire rayonner la ville à l’international. Mais tout cela n’aurait bien sûr pas été possible sans la collégialité et l’entraide des galeristes !
Quels sont les temps forts ou nouveautés à anticiper lors de cette 15e édition ?
Nous investissons cette année un nouveau lieu qui n'était jusqu’alors accessible au public qu'à de très rares occasions. Il s’agit d'un site industriel de 20 000 m² où se trouvaient autrefois les locaux de la Banque Nationale. Deux de nos expositions y sont déployées sur 3 000 m² : d'une part, la 5e édition de l’exposition « Génération Bruxelles », mobilisant de jeunes artistes non représentés par des galeries, et, d'autre part, celle intitulée « Sculpture Factory », fédérant des œuvres de grand format. Le terme « sculpture » est employé au sens large, l’objectif étant surtout de profiter du cadre monumental que propose le lieu et de mettre ainsi en avant des pièces de grand format difficiles à montrer en galerie. On y retrouve donc aussi bien une sculpture de Xavier Mary, qu'une tapisserie de Thomas Renwart, ou encore un néon d’Enrique Ramirez.
L'événement compte cette année un nombre record de 47 participants. Envisagez-vous éventuellement une expansion de l’événement ?
Nous préférons limiter le nombre de galeries afin de nous assurer de défendre un programme qualitatif. Le comité veille donc chaque année à sélectionner des galeries participant au projet communautaire bruxellois en restant centré sur les galeries d'art contemporain et, dans une moindre mesure, d'art moderne. Si l’augmentation du nombre de galeries présente bien sûr le bénéfice de réduire le tarif de participation (actuellement fixé à 1 800 €), nous préférons maintenir une sélection ciblée et qui nous représente. D’autant plus que nous estimons qu’avec le nombre actuel de galeries, le programme Off et nos deux expositions, le programme est déjà suffisamment dense pour quatre jours !
Propos recueillis par Alison Moss