Les Carabinieri TPC, la brigade italienne de répression du vol d'œuvres d'art, a déclaré le 19 juillet avoir déjoué la transaction potentiellement illégale, par la maison de vente aux enchères viennoise Dorotheum, du tableau Caritas Romana d'Artemisia Gentileschi. Commandée au milieu du XVIIe siècle par le comte Giangirolamo II Acquaviva d'Aragona, elle faisait partie de sa collection de 500 tableaux. Selon la brigade, des marchands d'art auraient décrit l'œuvre comme étant peinte par un disciple d'Artemisia Gentileschi, et non par l'artiste elle-même, afin d'obtenir frauduleusement une autorisation d'exportation de la part des autorités italiennes. Pour Riccardo Lattuada, expert et spécialiste d'Artemisa Gentileschi, l'œuvre n'aurait pas du quitter le territoire italien. Selon les enquêteurs, les propriétaires actuels du tableau, Michele Forte et Domenico Iannuzziello, auraient obtenu du département des exportations du ministère de la Culture l'autorisation de transporter le tableau à l'étranger en 2019, en dissimulant la valeur réelle de l'œuvre. Dès 2020, les Carabinieri ont commencé à rechercher l'œuvre et ont gelé sa vente après avoir découvert qu'elle avait été répertoriée chez Dorotheum. Alors qu'elle était sur le point d'être vendue aux enchères (avec une estimation à 2 millions d'euros), Caritas Romana a finalement été confiée à la ville de Bari. Les juges doivent désormais estimer si les propriétaires ont enfreint la loi ou non. Dans le premier cas, le tableau sera définitivement confisqué par l'État, dans le second il sera rendu aux propriétaires, mais son déplacement hors du pays sera interdit.