Organisée pour la première fois en 2018 à l’occasion des 60 ans de la naissance de la Défense, l’exposition estivale de sculptures dans le quartier des affaires avait reçu un bon accueil des quelque 180 000 salariés qui l'investissent chaque jour. Elle a en conséquence été reconduite, puis étendue dans le temps et dans l’espace pour une promenade artistique de trois mois, allant du parvis à la Seine musicale de Boulogne-Billancourt. Confiée à Fabrice Bousteau pendant 4 ans, la direction artistique de l’événement a cette année été reprise par David Moinard, qui explique être « parti de l’observation géographique pour mettre en exergue le trait d’union évident entre les deux sites : la Seine. C’est un corridor écologique par définition, mais aussi une voie naturelle qui unit ». Reliant les abords de la forêt de Meudon à l’espace entièrement piéton et végétalisé de la fameuse esplanade, le décor est presque parfait pour mettre en scène ces quatorze sculptures, dont les diverses figures humaines, animales, ou les deux à la fois, viennent savamment à la défense du vivant. Tel un totem chamanique réconciliant terre et ciel, humain et non-humain, l’Ancêtre du futur de Gloria Friedmann s’érige ainsi entre les tours d’acier, de métal et de verre. Dans l’axe de l’arche, sa tête ouverte, qui n’est pas sans rappeler la divinité gauloise Cernunnos, celui qui a le sommet du crâne comme un cerf, regarde au devant et au loin, vers un autre arc. Soutenu par une défense en béton, il a bien de quoi faire croire à un triomphe prochain.
« Les Extatiques », jusqu’au 2 octobre à la Défense et la Seine musicale, parisladefense.com