Accusée de « production et diffusion de matériaux pornographiques » sur les réseaux sociaux, l'artiste russe Ioulia Tsvetkova, 28 ans, risque six ans de prison. Ce qu'on lui reproche : avoir diffusé des dessins de vulves et de corps de femmes sur Instagram. Son procès pénal à huit clos s'est ouvert le 21 avril 2021. Selon l'organisation Amnesty International, « la justice russe recourt à des accusations absurdes de pornographie pour harceler la communauté LGBTQI et faire taire des personnes militantes ». Placée en résidence surveillée pendant quatre mois en 2019, Ioulia Tsvetkova a également été « sous le coup d’une procédure administrative au titre de la loi contre "la promotion de relations sexuelles non-traditionnelles auprès des mineurs" (aussi appelée "loi sur la propagande homosexuelle"), promulguée par Vladimir Poutine en 2013 ». Nouveau développement dans ce harcèlement judiciaire : l'artiste a été placée le 3 juin par le ministère de la Justice russe sur la liste des « agents étrangers ». Selon The Art Newspaper, cette liste, qui compte des organisations (médias et ONG), des artistes, des journalistes, mais aussi le champion d'échecs Garry Kasparov et l'ancien magnat du pétrole Mikhail Khodorkovsky, désigne « les individus qui "participent à des activités politiques" avec des fonds étrangers et sont considérés comme une menace pour la sécurité de la Russie. Soumis à des audits stricts, ils doivent faire précéder toutes leurs publications, y compris celles sur les réseaux sociaux, d'une clause de non-responsabilité d'"agent étranger" ».