Et maintenant ? C’est la question qui se pose, huit mois après la fin de la saison Africa2020, initiée par Emmanuel Macron et orchestrée par la commissaire d’exposition N’Goné Fall depuis l’Institut français. « L’intérêt pour l’art du continent existait déjà chez un certain nombre de personnes, mais la saison Africa2020 doit servir d’accélérateur et nous permettre de sortir de la logique du "one shot" », espère Annabelle Ténèze, directrice des Abattoirs à Toulouse, qui œuvre depuis plusieurs années pour ouvrir la collection du Frac Occitanie aux artistes africains. Ce projet pluridisciplinaire qui s’est déployé sur le territoire hexagonal entre le 1er décembre 2020 et le 30 septembre 2021 a certes eu du mal à décoller. La faute au Covid, qui a conduit à l’annulation de nombreux événements, au point que, pour beaucoup d’acteurs, ce fut déjà un exploit d’avoir réussi à monter des expositions en collaboration avec des commissaires du « continent », comme ils disent, en pleine pandémie. « Les artistes qu’on voulait faire venir avec Missla Libsekal [commissaire d’exposition éthiopienne, ndlr] n’ont pas pu se déplacer. Résultat, on n’a jamais pu vernir cette exposition qui devait initialement ouvrir en novembre, mais a finalement été inaugurée en mai ! », rappelle par exemple Annabelle Ténèze à propos de l’exposition « Au-delà des apparences. Il était une fois, il sera une fois », qui portait sur la notion de transmission à l’ère des nouvelles technologies. Des aléas qui l’ont freinée dans son élan… sans réussir à lui couper les ailes. En dépit d’un contexte sanitaire qui n’a pas permis à la saison d’avoir l’écho attendu, les musées et les institutions culturelles partenaires continuent de voir dans ce projet une rampe de lancement.
« Les centres d’art qui invitaient des artistes et des…