La police new-yorkaise a saisi cinq pièces égyptiennes au Metropolitan Museum dans le cadre de l'enquête internationale sur un tentaculaire trafic d'antiquités, qui auraient été vendues frauduleusement au musée américain ainsi qu'au Louvre Abu Dhabi. En lien avec cette affaire, Jean-Luc Martinez, ancien président-directeur du Louvre, a été mis en examen pour blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée le 25 mai (lire l'Hebdo du 27 mai). Le mandat de saisie indique que les cinq objets, d'une valeur totale estimée à 3 millions de dollars, constituent des preuves tendant à « démontrer les crimes de possession de biens volés et d'entente en vue de commettre les mêmes crimes ». Sont inclus un portrait du Fayoum daté du Ier siècle de notre ère et des fragments de peinture sur lin du IVe-Ve siècle, tous deux vendus par la maison de ventes Pierre Bergé & Associés à Paris, via l'expert Christophe Kunicki qui aurait caché leur provenance, liée à la collection Simonian. Quatre de ces pièces proviennent du marchand germano-libanais Roben Dib, placé en détention à Paris et niant toute culpabilité. La saisie intervient trois ans après celle du sarcophage en or de Nedjemankh, d'une valeur de 3,5 millions de dollars. Un agent français de l'OCBC (Office central de lutte contre le trafic de biens culturels) a été dépêché aux États-Unis pour travailler avec l'équipe de Matthew Bogdanos, chef de l'unité chargée du trafic d'antiquités au bureau du procureur de New York.