Le musée de la Libération de Paris rend hommage à huit femmes photographes de guerre ayant couvert des conflits entre 1936 et 2011. Des pionnières, pour la plupart, qui n’ont pas attendu les luttes féministes pour s’imposer sur ce terrain dévolu aux hommes. Preuve de leur engagement, deux d’entre elles ont péri en exerçant leur métier : Gerda Taro, compagne de Robert Capa, pendant la guerre d’Espagne en 1937, et Anja Niedringhaus en 2014 en Afghanistan. À travers un parcours chronologique où se succèdent une dizaine d’images pour chacune, on découvre la singularité de leur approche : frontale et au plus proche de l’action pour Catherine Leroy au Vietnam et Susan Meiselas au Nicaragua, ou plus distancié, voire atypique, pour Lee Miller lorsqu’elle couvre la libération du camp de Buchenwald en 1945, et Françoise Demulder traitant du délicat sujet des enfants soldats en Angola en 1975. En creux, l’exposition amène à s’interroger sur la spécificité du regard féminin devant la violence. À travers un paysage dévasté par les bombardements de Phnom Penh en 1975, Christine Spengler choisit d’en montrer les conséquences. Avec la couleur et une grande maîtrise de la composition, Carolyn Cole opte pour la séduction. Dans un cas comme dans l’autre, le but est atteint : informer et attirer notre attention.
« Femmes photographes de guerre », musée de la Libération de Paris, du 8 mars au 31 décembre
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