Remis mercredi à l'université de Tel-Aviv, le prix Dan David récompense 9 historiens et chercheurs, en début et en milieu de carrière, et attribue à chacun la somme de 300 000 dollars. Doté par la Fondation Dan David, il a été créé en 2001 par l'entrepreneur et philanthrope israélo-roumain du même nom (1929-2011) pour célébrer et encourager les réalisations dans les sciences et les sciences humaines. Quatre cents candidatures ont été déposées pour cette édition. Parmi les lauréats figurent 3 universitaires spécialisées dans différents domaines culturels. Chercheuse en histoire globale et coloniale à l'Institut historique allemand de Londres, Mirjam Brusius analyse les trajectoires d'artefacts issus de pays colonisés, des conditions dans lesquelles ils sont entrés dans les grands musées et collections à leur traitement muséal et à la réception publique au fil des années. De ses travaux est né le projet « 100 Histories of 100 Worlds in 1 Object », dévoué au décryptage de la signification des objets d'art auprès des personnes originaires des mêmes territoires. Historienne de la culture, professeur en études médiévales à l'université de la Ruhr à Bochum (Allemagne), Verena Krebs se focalise sur les relations entre l'Éthiopie et la chrétienté occidentale, révisant les récits traditionnels des relations euro-africaines. Conservatrice, écrivain, cinéaste et historienne, Nana Oforiatta Ayim, commissaire du pavillon ghanéen à la Biennale de Venise (voir QDA du 26 janvier) consacre ses travaux aux expressions culturelles africaines. Directrice de l'Institute of Arts and Knowledge à Accra, elle a notamment créé une encyclopédie culturelle panafricaine, une archive libre des arts africains et a développé un musée mobile qui s'appuie sur les traditions locales de connaissance et d'exposition pour raconter le passé historico-artistique du Ghana.
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