Depuis le début de l'invasion russe, l'UNESCO a recensé 120 sites patrimoniaux endommagés ou détruits par les troupes russes, de Kharkiv à Marioupol, de Tchernihiv à Soumy : 51 sites religieux, 10 musées, 24 bâtiments historiques, 13 bâtiments dédiés aux activités culturelles, 15 monuments et 7 bibliothèques. D'autres organismes ont ces dernières semaines engagé des démarches de cartographie : en France, l’association Architecture et maîtres d’ouvrage (AMO) s'est lancée, en collaboration avec une équipe d'architectes et d'étudiants basés à Lviv, dans la compilation de sa propre liste. Aux États-Unis, le Cultural Heritage Monitoring Lab, réseau créé en 2021 en partenariat avec la Smithsonian Institution, basé au Virginia Museum of Natural History de Martinsville, a répertorié près de 200 sites endommagés, utilisant l'imagerie satellite. Le ministère de la Culture et de l'Information ukrainien établit lui aussi un état des lieux, tandis que la délégation européenne en Ukraine appelle de son côté régulièrement sur Twitter à l'envoi de preuves visuelles et témoignages constatant des dégâts matériels sur des lieux de culture. Le patrimoine ukrainien, historiquement riche et stylistiquement diversifié (voir l'Hebdo du 22 avril) s'est vu ces dernières semaines mutilé de bâtiments baroques, néoclassiques, néogothiques, brutalistes ou encore constructivistes. Si les identifications des dommages extérieurs sont en cours, les pertes liées aux artefacts et archives constituent un autre type d'inventaire, dont l'évaluation prendra encore davantage de temps.
Tchernihiv, la cité millénaire
Au nord-est de Kiev, près de la frontière biélorusse, Tchernihiv a été l’une des premières villes bombardées par…