A priori, cette image représentant un cavalier et son cheval immergés pourrait se limiter à son mystère et son esthétisme. Ce serait pourtant réducteur et ignorer le travail que Isabel Muñoz mène depuis plus de 35 ans, dont le fond est documentaire. Pour cette exposition au Hangar, la photographe espagnole a donné carte blanche à Delphine Dumont et son équipe qui se sont immergés dans son atelier. Le Centre Photo de Bruxelles a choisi d’axer sur les productions de ces dix dernières années, moment où elle a opéré un tournant, s’attaquant à la couleur et renouvelant son approche en profondeur. Pour cette série consacrée à l’eau réalisée en partie au Japon, Isabel Muñoz a appris à plonger et a mis l’esthétique au service du sens. Avec « Agua », elle représente les multiples symboliques de l’eau, composante essentielle du corps humain, source de vie, etc. Et alerte sur la pollution des océans en saisissant aussi une apnéiste en lutte avec des résidus de plastique qui est ambassadrice pour le climat au Japon. Articulée en trois parties, l’exposition est composée d’une centaine de tirages, de vidéos, sons et automates complétés par dix icônes qui ont fait la renommée de la photographe qui a récemment intégré l’Académie Royale des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid.
« Isabel Muñoz, Trance‘n’dance », du 22 avril au 18 juin 2022, au Hangar Centre d’Art (Bruxelles).
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