Calascio, petit village perché des Abruzzes, est désert. Cette cité médiévale du centre de l'Italie, surmontée d'un château du Xe siècle aujourd'hui édenté, est passée de 2000 habitants il y a un siècle à 130 aujourd'hui. Mais Calascio va renaître, grâce à un vrai pactole. La commune bénéficie d'une enveloppe de 20 millions d'euros, allouée par la Commission européenne dans le cadre du plan de relance post-Covid, qui totalise 191,5 milliards d'euros débloqués pour la période 2021-2026. L'Italie en est la première bénéficiaire, et Calascio est l'un des 21 villages en voie de désertification sélectionnés pour se partager les 420 millions d'euros mis à disposition par le gouvernement de Mario Draghi. Ce qui n'est pas sans susciter la jalousie d'autres candidats malheureux, voire des inquiétudes quant à la bonne gestion de cette somme rondelette. Dans le détail, 4,6 millions d'euros devraient être consacrés à la réparation des dégâts causés à la forteresse par un séisme meurtrier en 2009, 7,5 millions d'euros à une structure hôtelière établie dans plusieurs maisons abandonnées, et un autre million pour un futur musée, assure à l'AFP le maire du patelin, Paolo Baldi, qui compte bien relancer l'économie locale grâce à ce fleuron touristique, attirant actuellement une centaine de milliers de visiteurs par an. Cette résurrection programmée de Calascio fait partie d'un vaste plan stratégique de relance de l'économie italienne, qui vise notamment à décharger du tourisme de masse les pôles majeurs que sont Venise ou Rome vers de nouvelles destinations, et ainsi dynamiser les communes rurales.
Bataille pour la culture
Ici, comme dans d'autres régions du continent, les fonds européens sont essentiels pour le maintien ou la relance de la culture. Et pour cause, pour la nouvelle mandature de sept ans (2021-2027), celle-ci a pris une place nouvelle dans le champ des politiques européennes. Avec pour objectif de « promouvoir la diversité culturelle et linguistique, le patrimoine et la compétitivité, atteindre un public plus large, en s’attaquant aux questions sociétales actuelles et en soutenant les artistes émergents », le programme-cadre Europe Creative, le seul entièrement dédié au secteur créatif, a vu son budget doubler, pour atteindre 2,4 milliards d’euros. Si le montant semble mirobolant, il n’occupe que 0,2 % du budget total de l’Europe sur cette période (1,074 milliard d’euros). « La culture reste une bataille, nous confie un…