La plateforme Artsy dévoile aujourd’hui les résultats de son enquête sur le marché de l’art, basée sur les réponses volontaires de 1 236 collectionneurs et de 384 professionnels du marché, un échantillon représentant plus de 60 pays différents (même si 40 % des professionnels et 57 % des collectionneurs sont basés aux États-Unis). On y apprend que 59 % des collectionneurs ont acheté en 2024 des œuvres d'art en ligne et que 76 % des galeries en proposent par ce canal. Un quart des galeries restent donc encore rétives à internet et auront du mal à capter la clientèle des jeunes de moins de 37 ans puisqu’ils sont 71 % à acheter régulièrement à distance. Parmi les autres chiffres intéressants, on remarque que 75 % des galeries citent les incertitudes économiques comme principal frein à la croissance et que seulement 16 % des collectionneurs estiment que leur marché local répond de manière satisfaisante à leurs besoins. Ce qu’incarne un chiffre inattendu d’Artsy : les œuvres qui transitent par la plateforme parcourent en moyenne 2 500 km entre le vendeur et l’acheteur ! Un résultat semble particulièrement étonnant, en cette période d’information prétendument libre et abondante : pour 69 % des sondés, la transparence (sur les prix, la provenance ou l’histoire passée du bien) est tout à fait imparfaite et les handicape dans leurs décisions d’achat. Un blocage crucial quand on mesure le goût croissant pour la prise de risque : 72 % des recherches des collectionneurs portent sur des artistes émergents (contre 69 % sur des artistes établis). Un indicateur doit en revanche ravir le monde d'hier, trop vite enterré : ces découvertes se font à 41 % sur des sites internet, à 59 % sur des foires physiques et à 80 % dans les bonnes vieilles galeries…
Le chiffre du jour