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Patrimoine ukrainien : contre l'anéantissement d'une nation 

Patrimoine ukrainien : contre l'anéantissement d'une nation 
10 avril 2022. La statue du poète ukrainien Taras Shevchenko endommagée à la suite d'un bombardement par les troupes russes à Borodyanka.
Photo UKRINFORM AGENCY/SIPA.

Depuis deux mois, la Russie ravage l'Ukraine sans répit. À la catastrophe humanitaire s'ajoutent les destructions du patrimoine ukrainien, véritable arme stratégique d'effacement de l'histoire du pays.

Dès les débuts du conflit, les Ukrainiens se sont mobilisés pour protéger les statues dans l'espace public, en montant des murs de sacs de sable autour d'elles, pour dresser des protections sur les façades des monuments historiques et pour décrocher les œuvres des cimaises des musées et les mettre à  l'abri. Mais pas forcément partout : la statue du poète ukrainien Taras Shevchenko à Borodyanka – à 40 kilomètres au nord-ouest de Kyiv – porte les stigmates de la folie destructrice russe, tout comme le théâtre de la ville portuaire de Marioupol, en ruines. Près d'une centaine de monuments ont été endommagés, rapporte à l'AFP Lazare Eloundou Assomo, directeur du centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Si pour l'instant aucun des sept sites ukrainiens inscrits à l'UNESCO n'a été touché, les plus menacés sur la carte des combats demeurent la cathédrale Sainte-Sophie de Kyiv et l'arc géodésique de Struve, non loin d'Odessa.

La Russie étant signataire de la convention de La Haye de 1954, elle a l'obligation de protéger le patrimoine culturel en cas de conflit armé. « Cette convention prévoit notamment qu'en cas d'hostilités, les bâtiments soient marqués de l'emblème de la convention de 1954 – un bouclier bleu – et qu'ils ne puissent ni être ciblés intentionnellement ni être victimes collatérales des combats ou des bombardements », détaille Lazare Eloundou Assomo. Si les militaires passent outre, « c'est une  violation du droit international, et ça peut aussi être considéré comme un crime de guerre. C'est pour cela que nous encourageons et assistons les autorités ukrainiennes à faire ce marquage, qu'elles ont commencé à faire à Kyiv ».

Pas sûr que cela soit suffisant. Car si dans certains conflits les musées et les sites archéologiques sont pillés pour financer des entreprises terroristes, comme cela a été le cas en Syrie ou en Irak, ici, c'est plutôt la destruction pure et simple qui est redoutée. « À la fois par les bombardements…

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