Alors que la Fondation Louis Vuitton, à Paris, a annoncé que, si les conditions le permettaient, elle renverrait en Russie les œuvres de la collection Morozov, dont l'exposition vient de se terminer, la Finlande a saisi les 1er et 2 avril trois cargaisons d'œuvres des musées russes à Vaalimaa, près de la frontière russo-finlandaise. Cette saisie a eu lieu dans le cadre des sanctions européennes contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui prévoient d'empêcher le transport de biens de luxe, y compris les objets d'art. Ces œuvres, dont on ne connaît pas la nature exacte mais dont la valeur totale d'assurance serait de 42 millions d'euros, transitaient en camion par la Finlande. Certaines peintures et sculptures de Titien, Picasso, Cariani ou Canova avaient été prêtées à l'Italie par les musées de l'Ermitage et de Tsarskoïe Selo à Saint-Pétersbourg, et la galerie Tretiakov à Moscou ; d'autres, en provenance du Japon, appartiennent au musée Pouchkine de Moscou. L'Agence du patrimoine finlandais a annoncé qu'elles resteraient stockées dans un entrepôt jusqu'à la fin des sanctions. L'ambassadeur de Finlande à Moscou, Antti Helantera, a été convoqué le 7 avril au ministère russe des Affaires étrangères, a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué, en précisant avoir « protesté fermement » contre la saisie. « Le retour des biens culturels, qui se trouvaient légalement à l'étranger dans le cadre d'une coopération entre les musées, ne peut pas faire l'objet de restrictions », insiste-t-elle.