Face à l’aggravation des tensions géopolitiques sur le continent, le nom du révolutionnaire était devenu difficile à porter. Fermé depuis début novembre, le musée Lénine de Tampere a rouvert ce samedi 15 février sous un nouveau nom, Nootti – mot finnois pour « note », un instrument de correspondance diplomatique. Entièrement repensé, il se focalise désormais sur l’évolution des relations entre la Finlande et la Russie au cours du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui. « Le musée peut être interprété comme une manifestation du tournant de la politique étrangère finlandaise après l’invasion russe de l’Ukraine », fait savoir sa direction. En 1946, le musée Lénine avait été fondé pour une raison similaire : il avait alors vocation à incarner l’amitié soviéto-finlandaise au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Car c’est dans ce bâtiment qu’a eu lieu, en 1905, la première rencontre entre Lénine, alors en exil, et Staline, à l’occasion de la première conférence bolchévique à Tampere. En 2016, le musée avait déjà été réaménagé pour se consacrer à l’histoire soviétique plutôt qu’à la vie de Lénine. Sa chronologie s’achevait par l’effondrement de l’URSS. Mais « les récents changements autoritaires dans la société russe, la guerre en Ukraine et les relations glaciales entre voisins ont rendu nécessaire une mise à jour urgente de l'exposition. Il s’est avéré qu’il était préférable d’ouvrir un tout nouveau musée. » Membre de l’Union européenne depuis 1995, la Finlande a rejoint l’OTAN en 2023. « La relation avec la Russie continue de façonner l’actualité et l’histoire finlandaise. Nous avons besoin d’un musée pour le raconter », estime le directeur, Kalle Kallio. Aucune institution russe n’a été associée à la conception de ce nouveau musée.
© Photo Mikko Vares.
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