« Lorsque je donne à l'ordinaire un sens élevé, au commun un sens mystérieux, au connu la dignité de l'inconnu, au fini l'apparence de l'infini, alors je les romantise ! ». Ecrite par Novalis, cette suite d'oxymores résume parfaitement le propos de la nouvelle exposition du musée d'Orsay à Paris, qui ouvre aujourd'hui. Voguant dans les sphères de l'étrange et du sublime, « L'Ange du bizarre », première synthèse sur le romantisme noir et ses résurgences, expose l'ambigu. De Goya à Füssli, de Munch à Gustave Moreau, d'Odilon Redon à Max Ernst, les artistes brouillent les frontières entre réel et fantasme, entre beauté et épouvante. « L'intention de cette exposition est d'essayer de retracer une sorte de fleuve noir qui parcourt tout le XIXe siècle jusqu'aux années 1930, et qui montre une…