Galerie Afikaris (Paris)
Les harmonies colorées de Moustapha Baidi Oumarou
D’un graphisme doux, nimbées d’une atmosphère candide, les peintures de Moustapha Baidi Oumarou véhiculent une harmonie apaisante qui puise dans la tradition matissienne des aplats colorés. Sur des fonds unis d’un bleu rêveur, l’homme anonyme dans des scènes du quotidien fait corps avec la végétation. L’artiste dit peindre le bonheur. Né en 1997 à Maroua, au nord du Cameroun, il a bénéficié de sa première exposition monographique à la galerie à l’automne 2021.
Galerie Fabienne Lévy (Lausanne)
Romane de Watteville, images volées
Vues volées du quotidien, toujours intimes, reflétant notre obsession actuelle de l’image, à travers nos écrans. La jeune artiste suisse (née en 1993) peint les clichés emprisonnés sur son téléphone portable, avec cette réserve du cadrage qui ne montre jamais les visages. La pâleur diluée des couleurs diffuse un sentiment de solitude doux-amer qui interroge la place de la sensualité dans nos vies. Alors qu’elle vient de bénéficier de son premier solo show à la galerie, « elle crée ici une pièce où chaque œuvre constitue un détail existant ou non de la grande œuvre centrale afin de créer une histoire qui se décline de plusieurs manières », détaille Fabienne Lévy.
Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois (Paris)
Paul Kos, pionnier de l’art environnemental
Voilà une pointure de l’art conceptuel américain. Paul Kos (né en 1942 dans le Wyoming) est l'un des premiers à expérimenter l’interaction de l’œuvre d’art avec le public au travers d’installations sonores et vidéos, ne négligeant pas pour autant une esthétique sculpturale proche de l’absurde. En 1970, son installation The Sound of Ice Melting regroupe huit microphones à perche, reliés à des amplificateurs et des haut-parleurs, afin d’enregistrer le son de deux blocs de glace de 25 livres fondant en temps réel. Un regard socio-environnemental qui prend un sens encore plus remarquable aujourd’hui…
Galerie Lange + Pult (Auvernier, Zurich)
Till Rabus, vanités grinçantes
Till Rabus maîtrise l’huile à la perfection et s’en sert avec brio pour détourner l’esprit baroque au diapason de notre société de la surconsommation et du marketing. Son regard grinçant et décalé brosse des natures mortes emplies de déchets, d’objets abandonnés ou de restes de fast food, ou crée des mises en scène à la dramaturgie absurde où les aliments dialoguent dans un clair-obscur caravagesque. Avec la générosité d’un Wayne Thiebaud et la virtuosité d’un Yves Tanguy, son pinceau est toujours surprenant et merveilleusement métamorphique.
Galerie Semiose (Paris)
Xie Lei, le baiser de la mort
Fraîchement représenté par Semiose, Xie Lei (né en 1983), artiste chinois vivant à Paris depuis 2006, intrigue par les étranges couleurs ténébreuses de sa peinture qui évoquent le symbolisme rêveur et inquiétant d’Odilon Redon. Il y a chez cet artiste l’omniprésence des fantômes de la mort qui dégoulinent et se révèlent dans une clarté laiteuse, parfois cauchemardesque. Xie Lei joue sur l’invisible de nos peurs et se range parmi les artistes littéraires, à l’onirisme shakespearien.
Galerie Lelong & Co (Paris, New York)
Les patchworks constructivistes de Samuel Levi Jones
Déconstruire et non construire. Chez l’artiste américain (né en 1978 à Marion) – qui a bénéficié en 2019 d’une exposition personnelle à l’Indianapolis Museum of Art de Newfields et a reçu le Joyce Alexander Wein Artist Prize en 2014 –, la toile est un support pour assembler et coller des morceaux de reliures d’ouvrages savants. Ce geste symbolique dépèce notre culture dominante, signifiant qu’un autre récit est possible. Naissent des tableaux géométriques ou plus abstraits faits de tissus. Une manière conceptuelle de réécrire, ou de réimbriquer l’histoire.
Galerie Nosbaum Reding (Luxembourg, Bruxelles)
Peter Zimmermann, abstractions liquides
Jeux de reflets, de superpositions, de transparence, les œuvres en résine époxy de Peter Zimmermann se démarquent par leur originalité. Le plus souvent issues d’images retravaillées à l’ordinateur, ses compositions abstraites créent des effets troublants de fluidité de matière, au point que la peinture amorce un penchant pour la sculpture minimale. Collectionné par des institutions prestigieuses, l’artiste allemand présente des œuvres récentes aux coloris chatoyants.
Galerie Mezzanin (Genève)
Gianni Motti, militant poétique
Il y a un an, c’était un lit d’hôpital que Gianni Motti installait dans la galerie. Seul au milieu du white cube, « la star du mobilier 2020-2021 » commentait l’artiste en écho à l’actualité… Gianni Motti est toujours aussi iconoclaste, impertinent, perturbateur, revendicateur. De la mise en scène de sa propre mort à la revendication de l’explosion de la navette spatiale Challenger ou du tremblement de terre californien en 1992, ses actions performatives bousculent le champ de l’art.
Galerie Richard Saltoun (Londres)
Bice Lazzari, pionnière méconnue
Basée à Mayfair à Londres, la galerie, créée en 2012 et spécialisée dans la redécouverte et la mise en valeur de figures féminines du XXe siècle, inaugure en mars un nouvel espace à Rome. Bice Lazzari (1900-1981), surnommée l’« Agnès Martin de l’Italie », déploie après-guerre une technique picturale personnelle, en travaillant la gouache au couteau, avant de se consacrer à l’acrylique. En parallèle de ce solo show, ses délicates abstractions géométriques et intuitives sont à redécouvrir jusqu’au 24 avril à l’Estorick Collection à Londres.
Galerie Wilde (Genève, Zurich)
Yann Gross, l’appel de la nature
Que ce soit aux pieds des Alpes suisses, où son appareil photographique capte l’intensité blanche d’une avalanche, ou au cœur de la forêt amazonienne, l’artiste suisse Yann Gross conte les récits de la nature à l’aune de nos préoccupations environnementales. Prix du meilleur documentaire du festival Images de Vevey en 2005, prix du festival international de Mode et de Photographie de Hyères, lauréat avec son livre The Jungle Book du Dummy Book Award des Rencontres d’Arles en 2015, ce poète voyageur s’inscrit dans la lignée des premiers photographes-ethnologues.