Que peut offrir une foire d’art contemporain aujourd’hui ? Des stands de galeries, pardi ! Et un signe de vitalité qui ne trompe pas est la quantité de nouveaux exposants. Pour cette 13e édition, Art Genève fait plutôt belle figure avec des noms confirmés comme Bernier/Eliades, Lelong, Christophe Gaillard ou Michel Rein, mais aussi de jeunes structures comme Kaléidoscope ou Christophe Person, et des gens venus de loin comme les Coréens de Lee & Bae. De bon augure pour continuer à s’ancrer dans le calendrier à une date où la concurrence est rude avec des événements concurrents à Bruxelles et Marrakech.
Mais, dans un monde aussi fracturé que le nôtre, où l’hégémonie des réseaux sociaux montre ses dangers, où les équations simplistes du populisme progressent inexorablement, la foire est aussi un lieu bienvenu de confrontation des idées, des disciplines, des savoirs. D’où ce développement - que l’on remarque un peu partout et notamment ici à Genève - d’événements périphériques incluant de la musique, des performances, des prix, des installations non commerciales mais aussi des conversations, ou talks en bon français, qui aident à mettre des mots sur les maux de notre époque. Autant d’enrichissements qui contribuent à faire des foires de petits écosystèmes qui ne se bornent plus à une succession géométrique de stands.
