Le 5e élément
Présente il y a deux ans sur la foire avec une sélection de ses 4 fonds différents (archéologie, beaux-arts, ethnologie, arts décoratifs), la Fondation Gandur pour l’art révèle cette année le cinquième axe de ses collections : l’art africain contemporain. Olivia Fahmy, la conservatrice, a choisi une quinzaine d’œuvres pour un accrochage dont le titre, « Inside Out », emprunte à l’œuvre d’Aïda Muluneh, The Outsider Inside. De la peinture à la sculpture, de la photographie au collage, de Romuald Hazoumè à Lola Keyezua, il a l’ambition de montrer le registre de ce nouveau développement de la fondation, qui continue de prêter intensément (et qui sera notamment à l’honneur à la Fondation Maeght l’été prochain) et qui mène toujours une réflexion sur un lieu pérenne d’exposition, probablement en France.
Hommage à Kaari Upson
La Fondation Deste rend cette année hommage à l’Américaine Karri Upson, décédée d’un cancer du sein en 2021 à l’âge de 51 ans. Peintre de formation classique, elle a consacré la deuxième partie de sa vie et de son art à une série d’installations, le « Larry Project » (2007-2021), sorte d’enquête sur un homme qu’elle n’a jamais rencontré et dont elle a exploré la pysché par le prisme de la domesticité et des objets personnels. Les figures plus familières et familiales hantent également son œuvre, notamment avec sa série dédiée à sa mère, qu’elle a incarnée dans une série de vidéos dans le contexte aseptisé du supermarché Costco.
Impératrice à la dérive
La collection Ringier s’appuie sur l’exposition du duo allemand Robert Elfgen et Kai Althoff, « supra caput esse - cadeaux d'intronisation », présentée par la galerie londonienne Corvi-Mora il y a plusieurs années. Leur installation phare, Das Floss (2004) ou Le radeau en français, s’inspire du radeau le plus célèbre d’entre tous, celui de Géricault, pour développer une fiction onirique relatant l’histoire d’une impératrice esseulée en quête de sens et de renaissance. On retrouve ici le goût des deux artistes pour une pratique symboliste idiosyncrasique, infusée de littérature de tradition romantique.
Parenthèse paysage
Le musée d’Art du Valais ouvre une parenthèse paysagère le temps d’une exposition explorant les multiples facettes de la vallée du Rhône, d’hier à aujourd’hui, par le prisme de ses évolutions, de la transformation de la nature par l’homme et de l’écologie. Des images mythifiées de l’école de Savièse, ici représentée par les scènes pastorales de Marguerite Burnat-Provins et Ernest Biéler, aux créations contemporaines avec la série photo de Yann Groff, le musée fait aussi la part belle à ses acquisitions les plus récentes, à l’image de Corinne Vionnet, Julian Charrière (montrés pour la première fois dans le cadre d’artgenève) ou de Valentin Carron, représentant du pavillon suisse à la Biennale de Venise 2013.