36 millions de morts depuis 40 ans, et le compteur tourne toujours... À l'entrée de l'exposition « VIH/sida. L'épidémie n'est pas finie ! », au Mucem à Marseille, les chiffres défilent : aujourd'hui une contamination a lieu en moyenne toutes les 19 secondes et un décès toutes les 46 secondes, tandis que 38 millions de personnes vivent avec le virus. L'épidémie n'est pas finie, ni les luttes des associations. Ce sont principalement celles-ci, en particulier à partir des archives d'Act Up-Paris, que le Mucem évoque, sans réellement réussir à résoudre la complexité de leur muséification. En germe depuis cinq ans, cette histoire politique et sociale de la maladie – en attendant l'exposition « Exposé.e.s » sur le thème art et sida qui devrait avoir lieu en 2023 au Palais de Tokyo, avec pour commissaire François Piron et conseillère Elisabeth Lebovici, et une autre à Strasbourg –, s'appuie sur le travail de huit commissaires et d'un comité de suivi d'une cinquantaine de personnes. Mais surtout sur un fonds constitué dès le début des années 2000 par le Mucem, et qui compte 12 000 pièces : banderoles, tracts, affiches, revues associatives, brochures et matériel de prévention, badges et rubans rouges, médicaments, photographies et quelques œuvres d’art. Comme ces Patchworks des noms, apparus aux États-Unis en 1985 sous le nom de Names Project et qui sont aujourd'hui 7000 dans le monde : des carrés de tissus portant les noms ou initiales de victimes, cousus entre eux et déployés lors de cérémonies d'hommage, dont une a eu lieu au Mucem en 2019.
« VIH/sida. L'épidémie n'est pas finie ! », jusqu'au 2 mai au Mucem, Marseille, mucem.org