Cette deuxième année de pandémie pèse, tout comme en 2020 (voir QDA du 4 février 2021), sur la fréquentation des musées français qui, du 28 octobre 2020 au 19 mai 2021, ont été contraints de rester portes closes. À quelques exceptions près, la plupart d’entre eux ont capitalisé 195 jours d’ouverture, avec l’obligation de se plier aux règles des jauges en vigueur jusqu’au 26 juillet, aux réservations obligatoires, et à l’arrivée du pass sanitaire.
Des expositions sacrifiées
Outre la mise en place de ces nouveaux protocoles, c’est surtout la désertion persistante des visiteurs étrangers, notamment extra-européens, qui plombe les chiffres des grands musées parisiens, à commencer par le Louvre (voir QDA du 6 janvier 2022), qui, après l’éclatant succès de « Léonard de Vinci » (1,1 million de visiteurs entre fin 2019 et début 2020) a vu sa fréquentation dramatiquement chuter en 2021 côté expositions temporaires. Celles lancées à l’automne 2020 ont particulièrement souffert : « Le Corps et l’Âme. De Donatello à Michel-Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance » totalise seulement 72 500 visiteurs, venus entre le 22 octobre 2020 et le 28 octobre, puis du 19 mai au 21 juin 2021. En raison des contraintes de prêts et de programmation, certaines institutions ont été dans l'impossibilité de prolonger leurs expositions démarrées à l’automne 2020 et censées s’achever en 2021 : le Petit Palais a dû interrompre « L’Âge d’or de la peinture danoise » lancée le 22 septembre 2020 après à peine un mois et une semaine d’ouverture, qui ont tout de même permis d'attirer 40 000 visiteurs. Comme en 2020, certaines expositions montées avant le confinement, à l’image de « François-Auguste Biard, Peintre voyageur » à la Maison de Victor Hugo n’ont jamais pu être montrées en salles, mais ont été rendues accessibles sur internet. De nombreux musées ont fait ce choix pour maintenir une…