L'art textile a le vent en poupe : les grands anciens sont célébrés par les institutions (Sheila Hicks au Centre Pompidou, Marion Baruch aux Abattoirs, etc.), la Biennale de Venise avait accueilli Margaret et Christine Wertheim et leurs fonds marins en laine et coton, les galeries multiplient les approches transdisciplinaires (par exemple, « Médium textile » à la galerie Valérie Delaunay, sous le commissariat d'Yves Sabourin, jusqu'au 26 février). Et la jeune garde remet au goût du jour des techniques ancestrales : Léa Belooussovitch renouvelle l'image du feutre ; Jonathan Jones a collaboré avec des migrantes pour transposer en broderies l'herbier australien du capitaine Baudin (au Palais de Tokyo) ; Stephan Goldrajch magnifie le crochet. L'artiste israélien, né en 1985 et installé à Bruxelles, propose à la galerie Xippas une explosion chromatique avec ses grandes compositions murales. Il voit dans ces pratiques une façon d'œuvrer de manière collective : il a réalisé au musée EMST d'Athènes un « arbre à palabres » avec de nombreux collaborateurs amateurs, et propose le 12 février à Paris une performance (14 h à la galerie, 15 h 30 au Centre Wallonie-Bruxelles), où trois juges délibéreront en coiffes multicolores...
« Stephan Goldrajch. Bayeux » à la galerie Xippas, 108, rue Vieille du Temple, 75003, jusqu'au 12 mars.
xippas.com