Les artistes d'Amérique latine n'ont pas attendu la vogue actuelle de l'art textile pour s'exprimer dans ce matériau. Il faut dire que les civilisations locales en ont fait un usage abondant : chez les Incas, les comptes se faisaient au moyen de quipus, ou nœuds complexes, que le Péruvien Jorge Eielson (1924-2006) a mis à jour à sa manière. Dans cette petite rétrospective, la commissaire Domitille d'Orgeval convoque des pionnières toujours actives à plus de 75 ans et récemment mises à l'honneur comme Olga de Amaral (actuellement à la Fondation Cartier), Cecilia Vicuña et Anna Maria Maiolino (distinguées par la Biennale de Venise), qu'elle accole à des stars disparues (comme Soto et Gego) ou à de plus jeunes créateurs. Le franciscain brésilien Sidival Fila (né en 1962), qui donne une deuxième vie dans son atelier du mont Palatin à des textiles ecclésiastiques, en est un, tout comme les Franco-Péruviennes Laura Sánchez Filomeno (née en 1975), qui brode ses propres cheveux, leur donnant l'apparence de lichens à découvrir derrière des loupes, comme des botanistes, ou Natalia Villanueva Linares (né en 1980) qui crée une véritable poésie visuelle à partir de quelques bobines de fils...
« Une brève histoire de fils » à la Maison de l'Amérique latine, jusqu'au 16 janvier 2025.
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