Ce n'est pas pour rien qu'il a été pendant longtemps attribué à Dürer ou Cranach : la peinture sur panneau de bois adjugée vendredi en fin d'après-midi dans la chapelle des Carmélites de Toulouse était un chef-d'œuvre, et le résultat de l'adjudication a tenu toutes ses promesses. Sept enchérisseurs étaient au téléphone et, passé le cap des 2 millions d'euros, ils étaient encore deux à se livrer un duel serré pour atteindre 2,8 millions d'euros au marteau (3 472 000 euros avec frais). Derrière l'intouchable Botticelli parti à 45 millions de dollars chez Sotheby's à New York (voir l'Hebdo du 28 janvier), c'est la deuxième plus belle enchère en maîtres anciens de l'année – et la plus élevée en Europe. Le nom de l'acheteur n'a pas été révélé, mais il s'agit d'une institution, qui pourrait bien être le Louvre d'Abu Dhabi. Le musée des Émirats est en effet possesseur du pendant de cette composition, un ange thuriféraire à la tunique jaune, acheté en avril 2008 chez Delvaux pour 900 000 euros marteau, soit, à l'époque, 15 fois l'estimation basse !
Jeune maison de Toulouse
Il s'agit d'un beau coup pour la maison de ventes Artpaugée, créée en 2018. Son nom-valise cache les prénoms des deux fondatrices, Pauline Maringe et Géraldine Martres, habituées à des scores plus modestes. « Notre toute première vente, en mai 2019, avait vu un vase Daum à 10 000 euros, mais nous avions déjà eu une…