Médium absent de la Fondation Bemberg (Toulouse), la photographie est à l’honneur de cette première exposition temporaire depuis sa réouverture en février dernier après travaux. L'exposition présente 200 œuvres issues de la collection Leticia et Stanislas Poniatowski consacrée à l’Amérique latine, sous le commissariat d’Alexis Fabry. Depuis une vingtaine d’années, ce dernier œuvre à l’édification de ce fonds à raison d’incessants voyages à la rencontre des artistes de plus d’une dizaine de pays du continent sud-américain. Parmi les 83 auteurs présentés, nés entre 1882 et 1986, nombreux sont les talents inconnus et exposés pour la première fois en France. Mettant de côté les travaux documentaires au profit des démarches expérimentales, l’exposition se concentre sur la vie quotidienne, qu’elle soit ordinaire ou extraordinaire, avec une attention particulière sur les marges et la vie nocturne. Couvrant les années 1920 à aujourd’hui, le parcours s’attarde sur les années 1970 et 1980 qui furent les plus tourmentées politiquement. Particulièrement créatifs, les artistes d’Amérique latine ont, tout au long des décennies, développé des processus originaux et spontanés, couplant la photographie avec d’autres médium (peinture, aquarelle, etc.) ou des matériaux divers (journaux), utilisant des outils singuliers (photocopieuse) ou ayant recours au collage. Cette image rehaussée de peinture appliquée à la bombe signée du Mexicain Gerardo Bastón (1965) est issue d’une série de photographies d’écran de télévision montrant actrices et acteurs de films de série B. Entre fantasme et réalité, une invitation à passer de l’autre côté du miroir.
« Les paradis latins : étoiles sud-américaines », jusqu’au 3 novembre, Fondation Bemberg, Toulouse.
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