« C’est un moment étrange, murmure un jeune docteur en histoire de l’art. On atteint l'un des plus haut niveau de diplôme délivré par l’université française et ce qui nous attend, c’est le RSA. » Dit comme ça, la situation semble en effet tristement ironique. Pendant ses cinq années de thèse, le trentenaire n’a pas été financé par l’université française : il a reçu des bourses de diverses fondations et travaillé plusieurs soirs par semaine dans un bar. Pas suffisamment cependant pour prétendre aujourd’hui au chômage. Docteure en histoire de l’art depuis novembre, Juliette Bessette abonde : « On nous demande de travailler gratuitement pendant plusieurs années, puis on nous met en tête que la première année post-thèse est un peu une année blanche. » Et pour cause : aucun jeune docteur en histoire de l’art n’a…