« On a souvent reproché à Ribot d'être un peintre des ténèbres, avec peu de couleurs, explique Axel Hémery, le directeur des Augustins de Toulouse. Or, finalement, son talent absolu est d'avoir su faire chanter les noirs grâce à un éclairage très puissant. » Fermé depuis 2019 pour travaux, le musée a rouvert provisoirement ses portes avec un hommage au méconnu Théodule Ribot (1823-1891). L’exposition, déclinée de manière thématique (les natures mortes, l’humain, le paysage, la peinture d’histoire) en 80 tableaux prêtés par de grands musées français et étrangers, présente l’artiste dans un vrai contexte de création, en montrant ses sources d’inspiration (Chardin, Ribera…) et ses contemporains (Bonvin, Vollon...). Redécouvert ces dernières années par l’historien d’art Dominique Lobstein, Ribot est un peintre autodidacte d’une modernité singulière. Son originalité est manifeste dans l’usage de la matière, de l’éclairage et l’attention portée aux petites gens comme dans le Cuisinier comptable de 1862, fortement influencé par Caravage et Ribera. « Un magicien du noir » admiré par ses pairs : en 1884, alors qu’il est malade, ses amis lui organisent un banquet à l’hôtel Continental avec, parmi les convives, Rodin, Boudin, Monet ou encore Fantin-Latour. Rien que du beau monde…
« Théodule Ribot (1823-1891). Une délicieuse obscurité » au musée des Augustins de Toulouse, jusqu'au 10 janvier. L’exposition sera ensuite visible aux musées des beaux-arts de Marseille du 10 février au 15 mai et de Caen du 11 juin au 2 octobre.
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