On croyait tout savoir sur l'impressionnisme, hit machine des musées. L'historienne de l'art Marine Kisiel (à laquelle on doit l'exposition « Degas Danse Dessin » en 2017 à Orsay) démontre dans sa thèse dédiée à la décoration chez Monet, Pissarro, Caillebotte et consorts, qu'il y a encore à creuser, notamment du côté de la sérialité ou de l'image en mouvement. À mettre non loin des boîtes de chocolat pour faire illusion.
Marine Kisiel, La peinture impressionniste et la décoration, Le Passage, 384 pages, 35 euros.Entre 1998 et 1999, plus de 300 communiqués de presse de galeries londoniennes et new-yorkaises sont corrigés par Simon Bedwell, John Russell et Milly Thompson, artistes britanniques membres du groupe BANK. Attention aux approximations historiques, au bla-bla théorique, aux erreurs grammaticales et syntaxiques : BANK ne laisse rien passer ! Plus de 20 ans plus tard, l'ensemble de ces Fax-Baks est réuni et recontextualisé dans un ouvrage de 350 pages.
The BANK Fax-Bak Service, édité par Tenzing Barshee, Gallien Déjean et Dan Solbach, 352 pages, 38 euros, treize.site.Avec son Miroir, le designer et céramiste basque Julen Ussia se joue de la transparence et des reflets : composé de deux anneaux en céramique et d'une plaque en verre fumé, il est possible de s'y mirer, ou non, selon l'exposition de la lumière.
Julen Ussia, miroir, 420 euros, 46 x 27 cm, amanostudio.fr.Remarquable par sa rigueur comme par son foisonnement, l'exposition « Les Flammes. L'Âge de la céramique » au musée d'Art moderne de Paris (jusqu'au 6 février 2022) se prolonge dans un catalogue tout aussi riche, où il est question aussi bien de la dangerosité des arts du feu que de leur incitation à la « révolution permanente ». Un art aussi intime que brûlant de questions actuelles.
Les Flammes. L'Âge de la céramique, Paris Musées, 244 pages, 39,90 euros.Paru initialement en anglais dans ArtNews en 1971, l'essai de Linda Nochlin, Pourquoi n'y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ?, a fait date dans l'histoire de l'art : il détricote la notion de génie artistique et pointe les structures institutionnelles et sociales qui ont tenu les femmes à l'écart des carrières artistiques pendant des siècles. Cette réédition en français est accompagnée d'un autre texte, Trente ans plus tard, de l'historienne de l'art décédée en 2017.
Linda Nochlin, Pourquoi n'y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ?, Thames & Hudson, 14,90 euros.Dans ce petit ouvrage illustré – le premier des éditions Même pas l'hiver, qui entendent publier « des voix engagées et inventives » –, les historiens de l'art Thomas Golsenne et Clovis Maillet analysent l'influence de l'imaginaire médiéval dans l'art contemporain, « mêlant fantasy et moines copistes, herboristerie médiévale et communalisme », au regard notamment de la vision émancipatrice du Moyen Âge de Silvia Federici et William Morris. Happy revival!
Thomas Golsenne et Clovis Maillet, Un Moyen Âge émancipateur, Même pas l'hiver, 64 pages, 9 euros.
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