On compte cette année 177 exposants tous secteurs confondus, contre 213 en 2019 – et 149 galeries contre 180. Malgré cela, la dimension internationale de la foire demeure forte, puisque 63 % des galeries viennent de l’étranger, 29 pays étant représentés au total : 55 sont françaises, 20 d’Amérique du Nord, 18 d’Allemagne et 10 britanniques. Les autres parties du monde sont moins présentes, la pandémie y étant évidemment pour quelque chose : 9 galeries d’Afrique et du Moyen-Orient, 5 d’Asie et 3 d’Amérique latine. Point positif dont se réjouit Florence Bourgeois, la directrice, la foire se renouvelle avec 45 nouveaux exposants, dont 34 toutes premières participations. Parmi elles : Christophe Gaillard (Paris), Flatland (Amsterdam), Georges-Philippe & Nathalie Vallois (Paris), Marlborough (New York), Rabouan Moussion (Paris) et Claire Gastaud (Clermont-Ferrand)… D’autres, comme Gagosian, Xippas, Binome ou Howard Greenberg, restent fidèles. Autre signe de bon augure : la foire compte 17 solo shows et 8 duo shows dans le secteur principal.
Les émergents en puissance
À nouveau lieu, nouvelle configuration, avec seulement trois secteurs : le principal, les éditeurs et Curiosa. Adieu donc à Prismes, dédié aux projets spéciaux et aux grands formats, ainsi qu’à la section films et vidéos. Si les éditeurs se maintiennent au nombre de 30, venus de 9 pays, le secteur Curiosa, dédié aux émergents, prend quant à lui de l’ampleur avec 20 participants, contre 14 en 2019. Sa particularité ? Cette partie ne présente que des solo shows sous la direction d’une commissaire invitée, cette année Shoair Mavlian, ancienne conservatrice adjointe de la photographie à la Tate Modern, aujourd’hui directrice de Photoworks, une plateforme en ligne dédiée au médium. Venus de 16 pays, les projets sont emblématiques des nouvelles tendances de la pratique contemporaine, à l’image des étranges portraits de Karolina Wojtas (Vasli Souza, Oslo) ou de John Yuyi (Over the Influence, Hong Kong) et de Lucas Leffler (Intervalle, Paris) avec ses tirages réalisés à partir d’une boue collectée dans une rivière polluée. De manière générale, Paris Photo 2021 offre une large place à l’expérimentation. Et nombre de pièces remettent à l’honneur les procédés anciens, ou sont des œuvres uniques, à l’instar des broderies sur tirages de Joana Choumali (Loft Art, Casablanca) et des polaroids peints à l’encre de Payram (Maubert, Paris).
Place aux femmes
Dans la continuité des précédentes éditions, Paris Photo fait encore la part belle aux femmes à travers une nouvelle édition d’« Elles x Paris Photo », parcours créé en 2017 à l’initiative du ministère de la Culture. C’est au tour de Nathalie Herschdorfer, historienne de l’art spécialisée dans la photographie et directrice du musée du Locle (Suisse), de présenter une trentaine d’artistes repérées dans la programmation. D’Anna Atkins (Hans P. Kraus, New York) à Sally Mann (Edwynn Houk, New York) en passant par Dora Maar (Gilles Peyroulet, Paris), « Elles x Paris Photo » couvre toutes les périodes du médium. S’ajoutent un parcours confié au CNAP mettant en valeur ses acquisitions récentes et « Corpus », une exposition, les deux 100 % au féminin. Et comme toujours, on retrouve les conversations de plateforme et les talks organisés par The Eyes, ainsi que le prix du livre avec Aperture, qui présente 35 ouvrages présélectionnés. Nouveauté supplémentaire : l’édition « physique » est prolongée par une version en ligne, plateforme offrant aux galeries et aux 30 éditeurs une visibilité complémentaire et une possibilité supplémentaire de vendre, sur une durée plus longue, du 10 au 17 novembre.